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Crédit : Serge Melesan

Introduction à la biologie des requins

Les requins nous ont toujours effrayés, ce qui a toujours constitué un frein à notre connaissance de ces animaux représentant la perfection du chasseur. De son squelette cartilagineux semblant primaire alors que cette souplesse et cette légèreté lui permettent des techniques de chasse sans précédent. De plus, sa morphologie adaptée à son milieu de vie lui permettant un panel d’attaques allant de la course-poursuite à la chasse en groupe sans oublier les attaques surprises des requins de fond et bien d’autres atouts faisant de ces animaux des prédateurs redoutables.

Nous les avons toujours craint, le mot requin, viens lui-même du mot requiem qui est le son de la mort, cependant nous nous en inspirons tout autant pour la forme des avions et des missiles correspondant à la forme fusiforme des requins. Cet article vous propose d’aller au-delà de vos craintes et d’en découvrir un peu plus sur les requins, notamment au niveau physiologique. Il est le premier article d’une série de cours sur la biologie des requins.

Crédit/ @Gardoush

Les différents sens des requins

Les requins ont développé six sens, en effet en plus d’avoir les mêmes sens que nous à savoir l’odorat, l’ouïe, le toucher, la vue et le goût, ceux-ci ont développé une manière de capter les courants électriques.

Le sens de l’éléctro-réception leur permet de détecter les champs électriques de tous type d’animaux, de la proie aux prédateurs en passant par un congénère. Les requins peuvent savoir si une proie est malade, stréssé, etc grâce aux champs électriques qu’elle dégage.

Ce système repose sur des capteurs spécifiques situés dans des organes sensoriels remplis de gelée que l’on peut retrouver sur la tête du requin. Ce sont les ampoules de lorenzini.

On voit bien sur cette photo les ampoules de Lorenzini / Crédit : Serge Melesan

Un instinct de chasse inné

Les requins ont la particularité de n’avoir aucun lien entres les parents et les enfants, par conséquent ceux-ci doivent se débrouiller seuls notamment pour s’alimenter. Ils savent dès la naissance comment chasser sans avoir suivi un apprentissage préalablement.

En fonction de leur habitat, ils vont développer un aspect physique adéquat. Ainsi, le requin- citron (Negaprion brevirostris) aborde une livrée jaune pour se camoufler quand il est juvénile, car il vit sur les fonds sableux. Au même titre que le requin taureau (Carcharhias taurus) qui a une dentition adaptée à sa nourriture. En effet, il a des dents très longues, pointues et légèrement incurvées vers l’arrière ce qui va lui permettre d’accrocher des proies comme les poulpes ou les seiches.

Deux types de requins

Dans l’océan, nous pouvons retrouver environ 500 espèces de requins. En 400 millions d’années ceux-ci ont évolué dans plusieurs environnements et plus particulièrement deux zones. Le milieu pélagique est la zone entres deux eaux, ce qui signifie que ce n’est pas la surface mais ce n’est pas non plus les profondeurs. Le deuxième milieu est la zone benthique. Il correspond au fond de l’océan.

Requins benthiques : les requins benthiques sont des requins vivant sur les fonds marins. En fonction de l’habitat, la peau du requin peut varier comme celle du requin nourrice (Ginglymostoma cirratum) qui va être plus dure, car il vit en milieu corallien. Les requins de fond ont la particularité d’avoir un muscle en plus au niveau des fentes branchiales leur permettant de respirer sans effectuer de mouvement.

Les requins benthiques ont aussi une apparence physique, légèrement différente des requins pélagique telle que la nageoire caudale qui présente un lobe supérieur plus grand que le lobe inférieur (ils sont hétérocerques, soit le lobe inférieur et supérieur qui n’ont pas la même taille.) et unilobé (absence totale de lobe inférieur). 

Ils ont également la possibilité de prendre appui sur leurs nageoires pour se déplacer sur le fond, car elles sont plus souples comme le requin tapi (Eucrossorhinus dasypogon). Les requins de fond sont ovipares (œufs pondus).

Requins pélagiques : les requins pélagiques sont les requins vivant entres deux eaux.

Leurs nageoires sont rigides, leur permettant une très bonne stabilité. Ils ont une première nageoire  dorsale plus grande que celles des requins de fonds et une nageoire caudale avec une différence entre les deux lobes moins flagrante. 

Les requins de pleine eau sont hétérocerques, car chez les chondrichthyens (classe regroupant requins, raies et chimères), il n’y a pas d’animaux homocerques (lobes supérieur et inférieur faisant la même taille). Cependant certaines espèces ont une nageoire caudale se rapprochant du type homocerque. Tout dépend du milieu de vie du requin comme le requin grand blanc (Carcharodon carcharhias) qui va privilégier la vitesse, car il effectue de longues distances. Il va donc avoir une nageoire se rapprochant d’une nageoire homocerque, a contrario le requin renard (Alopias vulpinus) utilise sa queue comme fouet. C’est un requin typiquement hétérocerque. 

Les requins pélagiques sont vivipares (naissance après un temps de gestation) ou ovovivipares (œufs formés dans le ventre de la mère et sortent après) comme le requin taureau (Carcharhias taurus).

Voilà tout pour ce premier cours de biologie si vous voulez aller plus loin vous pouvez consulter cet article (en cliquant dessus) pour apprendre à distinguer les requins des raies, sinon vous pouvez consulter cet article pour faire la rencontre d’un requin qui peut vivre 400 ans.

Matteo Maurel

Je suis un jeune ayant fait des études d'aquariologie, passionné des requins, ayant travaillé avec certaines espèces en aquarium, avec comme objectif de changer les mentalités.

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